jeudi 13 décembre 2018

COMMUNIQUE O.C.F du 13 Décembre 2018.





COMMUNIQUE O.C.F du 13/12/2018



Nous apprenons qu'un ou des textes portant la signature de notre organisation circulent sur Internet. 

Il s'agit de publications émanant d'individus ou de groupes d'individus n'ayant aucun liens de quelque nature que ce soit avec notre organisation et nos orientations politiques.

Les seules publications officielles, éditées par nous, sont validées puis diffusées par le canal de ce blog.






Organisation des Communistes de France - Le 13 Décembre 2018.

vendredi 30 novembre 2018

1 Décembre 2018 - Gilets jaunes : qu'y a-t-il à négocier ?


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01 Déc. 2018. Gilets jaunes : qu’y a-t-il à négocier ?

Mr le président ne veut pas reculer et son premier ministre ne compte pas « changer de cap » … ! 

En clair, circulez y a rien à voir !  Sauf que depuis le 17 novembre les gilets jaunes gardent une attitude constante. Blocages de route, de dépôts de carburant, de centrale de la grande distribution. Pas un rond-point de village, pas un jour sans – qu’à travers le filtre étroit de la propagande radio, et télé – de nouvelles forces se lèvent et rentrent dans le mouvement.

Pire, pour messieurs Macron et Philippe, plus de 80% des français soutiennent le mouvement.


Ce gouvernement est acculé.

Les larbins du pouvoir, tous ces députés mal élus et ces journalistes "experts" et bien payés, étalent leur « incompréhension » sur des médias aux ordres. Classiquement ils déforment les propos, les actions du peuple de France qui serait manipulé par l’extrême droite, l’extrême gauche ….. bientôt l’étranger ….

Alors il va bien falloir trouver un truc. Mais ce truc tout le monde le connait et lui aussi est condamné d’avance.

Le gouvernement manque « d’interlocuteurs crédibles » dit-il.                
Et oui, on avait l’habitude de se rencontrer en réunions fermées avec des directions syndicales qui d’un côté organisaient des manifestations promenades – qu’on se rappelle l’enterrement en musique de la destruction du droit du travail (loi El Khomri), la destruction du système de retraites, le largage des cheminots … -  et de l’autre côté ne voyaient rien de mal à être subventionnés à hauteur de plusieurs millions d’euros par …le gouvernement !



Mais que sont les directions des centrales syndicales face à ce puissant mouvement qui réunit retraités, actifs, chômeurs, précaires, très petites entreprises….?

 Fini le corporatisme qui nous a tant divisé. Place au peuple.
               
Les directions syndicales réclament un « dialogue social normalisé » et c’est exactement ce que veut le gouvernement. 
Ce gouvernement insiste pour recevoir des gilets jaunes, mais il faut qu’ils soient représentatifs. Mais ce gouvernement est-il lui-même « représentatif » ?

Depuis quand un gouvernement aussi méprisant et hautain, insensible à la détresse du peuple, se croit-il autorisé à dicter ses conditions ?

Courageusement, malgré les menaces qu’ils reçoivent tous ceux des gilets jaunes qui ont rencontré ministres et autres autorités, ont fixé leurs conditions : diffuser publiquement leurs discussions, venir en forte délégation, ne rien négocier ou discuter au nom des autres. Et chaque fois, fin de non-recevoir de l’Etat.


Le rapport de forces :

Tous les jours le mouvement prend de l’ampleur.
Désavouant leurs directions des militants de base et certains responsables – tous syndicats confondus – rejoignent les Gilets Jaunes.

La jeunesse lycéenne commence elle aussi à comprendre que ses anciens défendent leur avenir.
Nul doute que demain les étudiants et les enseignants, les fonctionnaires se joindront massivement à ce mouvement qui traduit en fait l’accumulation de mesures antisociales promulguées par tous les gouvernements passés de droite ou de gauche.

Cette accumulation de solidarités populaires - sans précédent – en France ne saura se satisfaire de quelques mesurettes. Et ce gouvernement plus que jamais  - et plus visiblement que d’autres - au service exclusif des riches n’a guère de choix.

Ce qui est sûr c’est qu’il doit céder la place. Comment le fera-t-il ? Ses choix sont limités.

  • Soit il fait le tour de passe–passe habituel en provoquant des élections  (ce à quoi appellent d’ailleurs déjà certains groupes gauchistes !)
  • Soit il tente l’épreuve de force en envoyant armée et police contre le peuple.
Ses choix ne sont pas encore faits. 
Tout dépend de la mobilisation en France, dans les colonies (DOM-TOM et à l’étranger (Belgique Allemagne…).

Mais quelles que soient les options retenues, plus rien ne sera comme avant dans ce pays. Notre peuple devient majeur. Il n’accepte plus de se mettre à genou et ce genre de comportement, de raisonnement est irréversible. 
Quand des millions de gens, se côtoient, échangent des points de vue dans les actions qui ont été menées cette semaine écoulée, apprennent l’action et la réflexion communes, il est bien difficile de les traiter par la suite comme des moutons contents de se laisser tondre.   


Préparer l’avenir :

Il est évident que rien ne se gagne sans une organisation, une structuration du mouvement. Notre pays est riche de traditions révolutionnaires. Depuis des siècles, des guerres de paysans en passant par la Révolution de 1789 et la Commune de Paris le peuple a su créer les bases de SON pouvoir aujourd’hui trahi à nouveau par de nouveaux seigneurs capitalistes.   
      
Notre avenir ne dépend d’aucun « homme providentiel ». Il doit se construire là où nous luttons. Créons de comités communaux dans les campagnes et les petites villes, des comités d’arrondissements ou de quartiers dans les grandes villes.

Élisons des représentants dont le mandat peut expirer à tout moment s’ils ne respectent pas les engagements fixés par tous. Fédérons ces comités au niveau départemental, régional, puis national, afin de créer une vraie assemblée populaire.


Le peuple peut vaincre. Le peuple vaincra.
Organisation des Communistes de France   -   01/12/2018

ocf@kominform.org

jeudi 15 novembre 2018

17 Novembre 2018 : on a raison de se révolter.

Défendre le climat ? Elle bien bonne ... !
Les sans-dents sont de sortie. Un mouvement d’une ampleur inégalée va occuper le terrain favori des révoltes et des protestations : la rue.

La compréhension de l’illusion électorale se faisait jour depuis longtemps dans ce pays. Mais là, trop c’est trop. Les urnes ont trop longtemps servi de tombeau des illusions, les « sauveurs suprêmes » ont tellement menti, que le peuple a décidé de s’exprimer lui-même.
Au-delà du prix du carburant auquel tous les médias, les politiques et les directions syndicales tentent d’essayer de cantonner le mouvement du 17 Novembre, c’est bien à une prise de conscience globale dont notre peuple fait l’expérience.
Car loin de « l’enjeu climatique », cache sexe des politiques d’appauvrissement et d’asservissement idéologique, le peuple de France en a assez. Assez de payer des impôts (qui vont où ?), assez de la suppression, d’hôpitaux, de maternités, (au profit de qui ?) ; assez, après une vie de labeur, de recevoir une retraite misérable...
Il faut en finir avec ce mythe de « l’enjeu climatique ». Si demain nous payons plus cher le carburant nos voitures seront-elles moins polluantes ? Evidemment non ! Donc on nous punit. Punis d’avoir besoin d’une voiture pour amener ses gosses à l’école, punis d’aller au boulot en bagnole, punis d’avoir besoin d’un utilitaire pour être artisan, ambulancier ou marchand ambulant.


C’est trop facile, mais c’est aussi trop gros.
Tout le monde a une voiture, et s’en sert ! Inutile d’être un génie politique pour imaginer de faire payer tous « ces gens qui polluent en roulant ».



Mais le prétexte est bidon. Malgré le matraquage idéologique sur le climat, nous ne pouvons oublier que :

a) Gros navires porte containers (plus de 93 000 sur les mers), avions, polluent à eux seuls des milliers de fois plus que les automobiles de la planète entière.
b) Le cours mondial du pétrole flamberait, d’où l’augmentation des taxes. Faux : comme le montre le schéma ci-dessous :


L’écologisme c’est de l’enfumage. La vraie pollution est mentale.


Depuis des années les « verts » ont fait leur trou dans les bonnes places des planques politiques. L’écologie c’est leur gagne-pain. Ecoutez ces chefs de la gôche, tous plus écolos les uns que les autres, ils disent soutenir le mouvement en cours mais ne pas vouloir remettre en cause ce qu’ils appellent « la transition écologique ». Ils veulent mendier une baisse à la pompe mais colportent le mensonge qui justifie d’avance tous les braquages fiscaux que nous allons devoir subir si nous laissons faire ce gouvernement.

Au fond ils ont peur de nous. Il y a quelques jours encore Mélenchon trainait les pieds pour savoir s’il allait marcher aux côtés du Front National le 17/11 ! Les trotskystes de Besancenot nous traitent de «poujadistes »
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Tous ces gens, anciens ministres, députés européens, nationaux, élus de villes, de Conseils Départementaux sont loin de nous. Loin du mouvement.

Tout comme les directions syndicales dont les échecs sont dans la mémoire de tous : loi El Khomri, les retraites, le statut des cheminots... Directions syndicales justes bonnes à organiser des manifs enterrements sur fond de musique techno. Justes bonnes à être des « partenaires sociaux » pour bénéficier des largesses du patronat et de l’Etat, justes bonnes à faire vivre une poignée de permanents qui ont INTERET à ce que cela dure.


Le mépris du peuple.


Ce qui caractérise tous ces gens (peu nombreux, mais puissants par les pouvoirs qu’ils détiennent), gens du gouvernement, des partis quel qu’ils soient, des syndicats, c’est le mépris qu’ils affichent de ce peuple, NOUS, qui serions des éternels mineurs qu’il faudrait guider.

Il y a peu encore certains nous disaient qu’ils ne feraient pas d’actions aux côtés du Front National, et puis comme le mouvement s’amplifiait ils ont cessé leur charabia.
Dans ce mouvement il n’est question que de lutte pour la dignité et la survie. Il s’agit d’un mouvement populaire d’ampleur qu’on ne peut réduire à une masse informe et inconsciente d’électeurs déçus, de gens aigris ou de partisans fanatiques.

Dans toute l’histoire des mouvements spontanés des peuples, de 1789, en passant par 1830, 1848, La Commune, Mai 68 ; il s’est présenté des « hommes providentiels », pour nous montrer la voie (la « bonne » voie bien sûr !), il est apparu des donneurs de leçons, qui dès la tempête passé ont remisé leur grandes phrases dans leur tiroir aux accessoires.

Il n’est question, en ce 17/11, que de reconquérir – ENSEMBLE – ce qu’on nous a appris à oublier : la solidarité dans l’adversité, la prise de conscience qu’ensemble on est fort et que eux tous avec leurs discours, leur climat, leur Europe, on ne les croit plus.



Nous, communistes, accueillons ce mouvement comme le premier signe, après des décennies de servitude, de l’éveil d’un sentiment collectif nouveau, porteur d’avenir.

Nous, communiste, saluons tous ceux qui – et pour beaucoup la première fois – vont montrer aux gouvernants et à leur larbins ce qu’un peuple est capable de faire.



La bourgeoise a plus d’un tour dans son sac et les mois à venir nous verrons comment, avec ses collaborateurs de gôche – elle va tenter de faire tomber la pression.

Quelle que soit la suite des événements, le 17 Novembre 2018 doit être considéré comme une brèche dans laquelle des millions de gens vont faire l’expérience de la lutte de classe à grande échelle. Aux communistes d’être avec eux, parmi eux, pour expliquer qu’il n’y a rien de définitif et d’inexorable.

Les causes de la misère, de la précarité, du chômage, de la malbouffe, de la pollution, de la guerre sont connues et les remèdes aussi.
Nous n’avons ni à courber l’échine, n’y a nous mettre à genou devant les « puissants » de ce monde.

C’est de notre travail, de notre misère, de leur propagande, de leurs valets politiques et syndicaux qu’ils tirent leur puissance.

Nous ne sommes rien ? Soyons tout !
Organisation des Communistes de France -

 11/11/2018


Pour contacter l'OCF >> ocf@kominform.org

mardi 11 avril 2017

Présidentielles 2017 : Le fond ou la forme ?



Le fond ou la forme ?

La cinquième république se meurt. 

Minée par les scandales, la corruption de ses serviteurs, le vieux régime républicain imaginée par De Gaulle en 1958 pour instaurer un régime politique stable (profitable aux affaires du Capital) s’effrite sous nos yeux. « L’Homme Providentiel », cher à ceux qui y croient, n’émerge décidément pas.

Que faire ? Si nous sommes à 5 républiques, pourquoi pas 6 !        

L’essentiel c’est que, de la première à l’actuelle, les banquiers puissent continuer à spéculer, les industriels à exploiter, que des politicards ramassent les miettes, que les médias continuent à servir docilement qui les paye et que le « bon » peuple continue, comme d’habitude, à courber l’échine tout en votant quand il faut, tout en servant de chair à canon quand il le fallut.

Qu’est-ce qu’une république ? C’est la forme que revêt un état à une époque donné, dans le cadre d’un système donné. Rien de plus. Ce mot ne signifie en aucun cas que la société sera au service du peuple, que la laïcité protégera des idées religieuses, que l’armée et la police seront là pour protéger les gens du crime et de la guerre.

Aujourd’hui dans le monde il y a beaucoup de républiques. Environ 150 : Centrafrique, Iran, Congo, Tchéquie, etc …..
Et dans tous ces pays le mot « république » n’est, comme en France, qu’un slogan publicitaire. Autant de républiques, autant de système de pouvoirs différents. Ici deux     assemblées, là une ; ici le président a tous les pouvoirs, là aucun, etc….

Mais partout et toujours : une petite poignée de possédants et une ribambelle de parasites qu’on appelle l’Etat, chargés de faire tourner la machine, en réprimant s’il le faut, en endormant la population avec la religion et les médias si c’est possible.

La décomposition de l’état républicain français pose un problème à la bourgeoisie. La corruption et la stupidité de la caste politique – et elle saute tellement aux yeux de tous -  est telle qu’il va falloir procéder à un grand replâtrage Replâtrage bien sûr ; car en « démocratie » bourgeoise on ne change JAMAIS le fond du problème. On change juste les apparences. Le business doit continuer !

Cela fait quelques années que, de cette gauche qui pue le « cadavre à la renverse » comme disait J.P. Sartre, des petits besogneux sont prêts à voler au secours du capital en danger. Hier Montebourg et Hamon  et puis maintenant Valls, Peillon, Macron et …Mélenchon. Ils veulent tous changer la constitution.

Pas de révolution ! Juste une évolution. 

Ah bon, vraiment ? L’un veut plus de proportionnelle, l’autre un 49.3 …. « Citoyen », un autre un Sénat rénové, un quatrième ne veut plus de la cour de justice.…   
 
Mélenchon est le meilleur dans l’esprit : « catalogue pour tout faire en douceur sans faire peur à votre patron et votre banquier, ni à l’agent de police ». 
D’abord la France est le « pays des droits de l’homme »  (et du « vin de Bordeaux » soit dit en passant !). Les français ont donc un sens inné du bon, du juste, du vrai. Ça aide !. Ensuite si vous lisez les propositions mélenchoniennes tous les poncifs sont là : non à l’homophobie, cumul des mandats, éthique de la justice, déontologie des médias (il faudra expliquer ça à Bolloré, Dassault et Bouygues !!!)….
Et puis il y a chez Mélenchon cette obsession de « l’assemblée constituante ». Avant de trouver la forme républicaine de leur Etat les révolutionnaires de 1789 ont créé une constituante. Assemblée qui devait fonder le socle juridique de leur futur pouvoir. Mr Mélenchon ne veut pas dépasser ce stade. Mr Mélenchon, ne l’oublions jamais, sort de l’école politique du trotskysme ou l’on apprend – c’est le dogme de toute secte trotskyste - que si on veut faire la révolution il faut une « période de transition » qui passe par une « assemblée constituante » devenant, d’après Trotsky un « double pouvoir » devant lequel la bourgeoisie devra s’incliner tôt ou tard …… mais cela ne s’est jamais produit dans l’histoire des révolutions ! Le beau schéma, ne colle pas à la réalité de la violence de la bourgeoisie.
La mystification de Mélenchon est sympathique car elle retire la violence de l’image des révolutions (elle plait donc a toute une frange de petits bourgeois assouplis idéologiquement par leur position sociale et leur facilité à avaler toutes les couleuvres sur la « démocratie », le vote, la « non-violence », la dictature…. Mais elle masque le fait que la violence de l’Etat bourgeois est l’éternelle épée de Damoclès sur la tête des peuples tant que l’on laisse une once de pouvoir à la bourgeoisie.

« Nulle part au monde il n’y a et il ne saurait y avoir de milieu. Ou bien la dictature de la bourgeoisie (dissimulée sous la pompeuse phraséologie socialiste-révolutionnaire et menchévique sur la souveraineté du peuple, la Constituante, les libertés, etc.), ou bien la dictature du prolétariat. Celui à qui toute l’histoire du XIXe siècle n’a pas appris cela est un imbécile fini. »
Lénine, « Lettre aux ouvriers et aux paysans au sujet de la défaite de Koltchak » (août 1919). On pourrait ajouter au propos de Lénine : toute l’histoire du XXième siècle aussi !     

La sixième république est une expression qui en soit ne veut rien dire. Ou plutôt TOUT DIRE.
  • Rien dire, parce que pour les habitués, ceux qui bouffent à la gamelle et qui se satisfont de leur sort en songeant avec une pensée émue à ceux « d’en bas » qu’il faut aider, elle opère comme une sorte de religion du moindre mal teintée de bons sentiments.
  • TOUT DIRE, car c’est le recours ultime de la bourgeoisie pour tenter de refaire la façade de son édifice politique entrain de pourrir. Et les Mélenchon et compagnie ne sont, au fond, que des artisans de ce camouflage, de ce trompe l’œil : faire passer l’Etat bourgeois comme un simple appareil qu’il suffirait de bien nettoyer pour l’utiliser à nouveau. Un « capitalisme à visage humain » !
Alors, cinquième ou sixième république, peu nous importe si les banquiers, les industriels, l’appareil d’état, la police et l’armée, les médias sont toujours là : les mêmes sous de nouveaux habits.          
On peut bien avoir la proportionnelle (on l’a déjà eu !), on peut tirer au sort au lieu de voter et autres gadgets pour petits bourgeois. Le premier prolétaire venu sait bien que voter ou pas, tous les ans ou les 5 ans, son sort n’a jamais changé. Précarité, souci du lendemain, pas d’avenir pour ses enfants, cherté de la vie …. Les républiques sont passées et le prolétaire est resté prolétaire.

On a fait appel à lui pour se faire tuer à la guerre, et il y est allé. On lui a conseillé de voter sagement car c’était « démocratique » et il l’a fait. Il a protesté contre son licenciement, on l’a licencié et on a fermé son usine. Il s’est révolté, on l’a mis en prison, condamné, on lui a tiré dessus. Et il est resté un prolétaire.      
 
Plus fort encore, on lui a dit qu’il fallait voter car c’était un droit et que « des gens se sont battus pour ça ». Pour ça ! Mais quoi exactement ? Certainement pas pour le vote. Mais l’essentiel c’est de matraquer cette légende (et les gens de « gauche » en sont les principaux adeptes !). Prolétaires n’oubliez jamais ce qu’écrivait en 1885 le communard Élisée Reclus.
N’avez-vous pas, vous-mêmes, constaté et éprouvé dans vos vies ce que disait cet homme qui fut condamné par un tribunal de guerre et  banni de France :   

« …
Voter c’est évoquer la trahison. Sans doute, les votants croient à l’honnêteté de ceux auxquels ils accordent leurs suffrages – et peut-être ont-il raison le premier jour, quand les candidats sont encore dans la ferveur du premier amour. Mais chaque jour a son lendemain. Dès que le milieu change, l’homme change avec lui. Aujourd’hui, le candidat s’incline devant vous, et peut-être trop bas ; demain, il se redressera et peut-être trop haut. Il mendiait les votes, il vous donnera des ordres. L’ouvrier, devenu contremaître, peut-il rester ce qu’il était avant d’avoir obtenu la faveur du patron ? Le fougueux démocrate n’apprend-il pas à courber l’échine quand le banquier daigne l’inviter à son bureau, quand les valets des rois lui font l’honneur de l’entretenir dans les antichambres ? L’atmosphère de ces corps législatifs est malsain à respirer, vous envoyez vos mandataires dans un milieu de corruption ; ne vous étonnez pas s’ils en sortent corrompus. »
N’abdiquez donc pas, ne remettez donc pas vos destinées à des hommes forcément incapables et à des traîtres futurs. Ne votez pas ! »          
Elisée Reclus – 1885 – Voter, c’est abdiquer.

La chose ne se présente pas du tout pareil pour une poignée d’autres. Ceux-là ont « fait » Mai 68. Ils sortent des universités ou des « grandes écoles » : les Cohn Bendit (qui appelle à voter Macron), les Mélenchon, les July, les Jospin, les Cambadélis …..; ils ont fait des petits eux aussi. Ils sont députés, sénateurs, pantouflent aux conseils départementaux, dans les mairies, se votent leurs salaires. Que savent-ils des prolétaires ? Qu’éventuellement ils votent. C’est vrai il arrive que les prolétaires votent car on peut tromper les gens quand on a les moyens de les « discipliner », de les distraire.         

Mais il y a des moments dans l’histoire ou la conscience des gens se rapproche de leurs ventres, de leur vie réelle et pas de celle qu’on leur vend au travers de l’univers factice des publicités de la télé et des mensonges politiciens.     

La décomposition actuelle de l’apparence du système politique dans lequel la France se trouve plongée est une excellente chose.

Elle met à nu ce que nos maîtres et leurs valets cachaient depuis des décennies. Elle dévoile aux yeux de tous et de manière massive, évidente, la vraie nature des serviteurs de l’Etat, que ce soient ceux qui y siègent aussi bien que ceux qui souhaiteraient y être. 
  
Marionnettes interchangeables, voilà ce qu’ils sont tous : de Fillon à Le Pen, de Hamon à Mélenchon et leurs sous-fifres.

Alors, dans un premier temps :
Ni cinquième république, ni sixième république. Abstention massive.

                                              OCF  -  07 Mars 2017 - France

Présidentielles 2017 : Le choix du « meilleur » serviteur.



Le choix du « meilleur » serviteur.

Avril 2017, les français sont appelés à élire un président. Cette nouvelle élection revêt, cette année, un caractère exceptionnel. Depuis des dizaines d’années, tout ronronnait. Gauche – droite -  l’alternance était bien réglée. A tour de rôle la bourgeoisie choisissait son employé. Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande.
Nous disons bien « la bourgeoisie choisissait ». En effet depuis 1789, et l’instauration chaotique de la forme républicaine de l’Etat, seuls les possédants (soit de la terre, soit des usines, soit de la banque) ont décidé qui devait représenter leurs intérêts à la tête de cette machine à réprimer et tromper qu’est l’État.
Au début cela était évident pour tous. Le suffrage n’était pas universel (la bourgeoisie est prudente et n’accorde des « droits » qu’en fonction de circonstances précises) et le résultat des élections apparaissait pour ce qu’il était : une mascarade de démocratie. Puis vint le « suffrage universel » (1944).
La bourgeoisie (Bouygues, Bolloré, Dassault, Pinault …) maitrisant tous les médias de masses : journaux, télévision, radios… n’avait plus de problème pour « fabriquer l’opinion ». Et sa grande force fut de convaincre idéologiquement la grande masse de la population que : voter était l’essence même de la démocratie. Cette mortelle illusion reçut le concours et l’approbation des partis de « gauche ». Socialistes et communistes participèrent au « jeu », y gagnant, pour un temps, quelques postes et fonctions.
Aujourd’hui encore on entend ces mots « des gens sont morts pour le droit de vote », mais que l’on cherche dans l’histoire QUI est mort pour jeter un bulletin dans une urne … Des gens sont morts pour la liberté, contre l’esclavagisme, pour le droit de grève, pour des conquêtes et des idéaux bien précis. Pas pour que leurs maîtres leur donnent de temps à autre le « droit » de choisir des employés au service des banques ou des industriels.
Mais revenons à 2017. La bourgeoisie française (impérialiste : c’est à dire qui ne se limite à exploiter des gens sur le sol national) a mis du temps à choisir son représentant. Il y avait beaucoup de prétendants, mais ne devient pas « employé en chef » (Président) qui veut. Il faut que la bourgeoisie, ces gens qu’on ne voit que très peu et que les anglo-saxons appellent le « deep state » (l’Etat profond), DESIGNE son candidat.       

La bourgeoisie ne doit pas agir à l’aveuglette et en tout cas elle doit fixer son choix – EN FONCTION DU CONTEXTE – sur celui et ou celle qui semble le (la) plus apte à serrer la vis en évitant la révolte.

La particularité des élections 2017.
Depuis les années Pompidou, (qui correspondent à la période ou Nixon, Président des U$A a désindexé le cours du dollar papier par rapport à celui de l’or physique) jamais la crise du capitalisme n’avait atteint cette ampleur. Ce qu’on appelle mondialisation  - qui n’est que le verbiage petit-bourgeois qui permet d’éviter de nommer l’impérialisme tel qu’il fut analysé et défini par Lénine – a fait exploser les états-nations, et modifié considérablement la répartition du capital dans le monde entier. Les usines délocalisées de l’Europe vers l’Asie, ce qui signifia, plus concrètement, des millions de chômeurs ici et des millions de nouveaux prolétaires pauvres arrachés à la paysannerie, là-bas ; cette « mondialisation » donc impose de nouvelles règles du jeu entre les prolétaires producteurs et la classe bourgeoise.
Détruire des emplois ici (créer des chômeurs) et fabriquer des pauvres là-bas pose un problème. Sur le court terme la bourgeoisie fait du bénéfice, mais aussi et surtout à moyen et long terme : qui va acheter et avec quel argent cette masse de produits destinés à être … vendus ?            
(voir K. Marx : Baisse tendancielle du taux de profit).
Depuis plusieurs années nous en sommes à ce point. Jusqu’à présent la bourgeoisie avait laissé une certaine latitude à ses employés de premier rang (Présidents). Il faut dire qu’ils firent parfaitement leur « travail ». Sarkosy puis Hollande, avec la complicité des syndicats et des partis de « gauche » ont réussi en quelques années à faire passer un ensemble de lois qui ont détruit ce qui avait fondé les rapports entre classes dans la période dite des « trente glorieuses ». Retraites, sécurité sociale, salaires, droit du travail (Lois sur l’ANI, El Khomri), lois liberticides sur la liberté d’expression, état d’urgence …..
Mais, rien n’y fait, la crise ne fait que s’aggraver. Alors que faire ? La politique de la classe bourgeoise doit désormais être prise en mains  (comme en 1969-1974 avec Pompidou) par un employé DIRECT du capital. La bourgeoisie a besoin d’un homme fidèle, sorti de son sérail et qu’elle a introduit grâce à Hollande dans l’appareil de l’Etat (ministre de finances) : Macron.

Comme Pompidou il sort de chez Rothschild, mais qu’importe pour Hollande. Hollande n’est pas là pour réfléchir mais pour obéir ! Et puis c’est oublier qu’Henri Emmanuelli, aujourd’hui à la gauche du PS, a lui aussi passé neuf ans à la Compagnie financière Edmond de Rothschild. « J’étais directeur adjoint, salarié, lui associé gérant. La paye n’est pas la même », se défend le député des Landes.        

Le soir même de sa nomination, Manuel Valls avait tenté de couper court aux polémiques : « Il y a des années qu’on crève de débats idéologiques et d’étiquettes surannées. » En écho, Jean-Christophe Cambadélis, rue de Solférino, insiste : « Comme tous les symboles, celui de la banque Rothschild doit être dépassé. ».  Donc : qui se ressemble  s’assemble et Rothschild et un symbole !
La bourgeoisie a désormais besoin d’un contrôle direct sur l’Etat. Elle a trouvé son employé rêvé. Mais beaucoup d’autres se poussent au portillon. Fillon, Mélenchon, Hamon et pleins d’autres, verts rouges, bleus ….. Alors il va falloir dégager le terrain.
Les chéris d’hier ne font plus rêver dans les chaumières et la bourgeoisie le sait. Sarkosy, Juppé, et la clique sont discrédités, et ils puent la corruption et le mensonge. Fillon avance, naïf et sûr de lui et, vlan !, la presse révèle un politicien comme les autres  (qui a donné les informations ?). Malgré tout Fillon s’accroche encore (à heure où nous écrivons !). Cet homme qui fut le larbin de Sarkosy croit vraiment qu’il est autre chose qu’un pion, mais ce n’est qu’un employé  il est viré par ses maîtres. Pas d’hommes providentiels pour la bourgeoisie REELLE !

Hamon et les socialistes pensent ils eux aussi que les licenciés d’Alsthom ou de Caterpillar, les matraqués de Notre Dame des Landes ou du barrage Sivens les ont oublié ? Au demeurant nous savons bien que les sections socialistes basculent actuellement majoritairement chez Macron. Car, la cause est perdue, alors si on eut encore avoir des postes aux législatives, autant aller du coté où le vent de l’opportunisme souffle.

Mélenchon, ce vieux routier de la politique. Trotskyste en 1970, sénateur en 1986, membre de plusieurs cabinets ministériels. Sans lui et les voix raclées aux « indécis », Hollande ne serait pas passé en 2012 tellement le dégout du PS était déjà grand. Mais Mélenchon joue le tribun d’extrême gauche, le rempart contre l’extrême droite. Mélenchon séduit les anciens « soixante huit tards », devenus petits bourgeois et qui sont dans l’émotion. Aucun danger pour la bourgeoisie ! Au deuxième tour : faire barrage à l’extrême droite (avec l’option : sans consigne de vote). On se rappelle le coup fantastique de 2002 ou toute la « gauche » a voté pour ……  Chirac ! (Merci Jospin, celui-là même qui avait pour ministre de l’enseignement … Mélenchon.).

Et puis il y a le cortège des idiots utiles qui, quelques soient leurs « programmes » laissent planer l’idée que « voter c’est peser », que participer à cette farce c’est ça la « démocratiiiie) !

Et Lepen ? Tout a été fait depuis des années pour recycler les idées de l’extrême droite. Peu à peu le FN a gravi les échelons. L’électorat est populaire nous dit-on. Oui dans beaucoup de secteur c’est la vérité (Nord). Mais comment cela se peut-il ? Comment nait l’extrême droite ? Nous le savons parfaitement. Il faut d’abord liquider tout idéal révolutionnaire dans la tête des gens (et en Allemagne des années 20-30 ce fut même l’assassinat pur et simple des dirigeants syndicaux et politiques par le socialistes !) – Dès lors que le parti dit communiste a choisi la voie électorale (années 50), dès lors qu’il abandonna les quartiers et ses habitants peu à peu isolés et marginalisés, dès lors que les ouvriers furent écrasés par la destruction des outils de production (mines, aciéries, industrie lourde  -  Dans le Nord, espérance de vie 58 ans, revenu moyen 800 euros/mois !) et bien le terrain fut prêt pour le travail (efficace) de l’extrême droite et des religieux.

Dans d’autres zones, c’est sur d’autres couches déclassées de la petite bourgeoisie que le FN fait son beurre (anciens pieds noirs, commerçants ou artisans conduits à la faillite).
Et tout cela ça fait beaucoup de monde, électoralement parlant.

Qui la Bourgeoisie va-t-elle choisir au final ? Macron semble bénéficier de tous les atouts. La presse lui est tout entière acquise. Tous les bobos, tous ceux qu’ont fait saliver au seul nom de Lepen seront présents au deuxième tour pour le soutenir (comme en 2002).

Mais tout cela fait-il vraiment un choix ? Macron ou Lepen ? la crise doit être gérée au mieux !
Dans ce suffrage universel il y a toujours une courte incertitude. Qui que ce soit qui accède au poste  envié de premier larbin de France (Président) il (ou elle) devra se soumettre aux diktats de la bourgeoisie. 

Si c’est Macron ce sera tout de suite, si c’est Lepen au bout de quelques mois, tout rentrera dans l’ordre (capitaliste).

L’intérêt du Capital est actuellement en grand danger et les amateurs ou les politicards classiques ont fait leur temps. Les capitalistes ne vont pas faire dans la dentelle. Macron ou Lepen seront des exécutants.

Qu’on ne nous demande pas de choisir qui va nous tondre !

OCF  -  4 Mars 2017         OCF@KOMINFORM.ORG